Mes débuts en aquaponie

Depuis quelques mois, mes lectures tournaient autour de l’écologie et de ce que chacun peut apporter pour contribuer à sauver la planète comme par exemple:

  • 80 Hommes pour changer le monde : Entreprendre pour la planète
  • A la rencontre des entrepreneurs qui changent le monde
  • Permaculture (Ferme du Bec Hellouin)
  • Mon retour à la terre: Guide du néo-rural

Le documentaire Demain ou le reportage de cash investigation sur les pesticides ont achevé de me convaincre qu’il fallait que j’apporte ma pierre à l’édifice. Oui mais voilà, que faire ? Un travail, une famille nombreuse et un emploi du temps bien chargé n’autorise pas des actions chronophages.

Et puis un jour, je tombe sur un petit reportage qui parle d’aquaponie, technique qui permet d’élever des poissons et de faire pousser des légumes en circuit fermé. La promesse est très alléchante:

  • 90% d’eau en moins utilisé par rapport à la culture en sol
  • Production locale de sa nourriture (en moyenne un aliment parcourt 2000 km pour arriver dans nos assiettes)
  • Pas de pesticides
  • Beaucoup moins d’efforts et de temps à consacrer à l’activité par rapport à un potager classique
  • Plus de désherbage, bêchage, plus de mal au dos (oui j’ai passé la quarantaine 🙂 )
  • Plaisir de cultiver sa propre nourriture et transmettre des valeurs à ses enfants

J’ai donc passé des heures sur Google à comprendre comment je pouvais me lancer dans cette nouvelle activité, me faire plaisir et contribuer à sauver la planète à ma petite échelle. Le livre gratuit du site Aquaponie.biz m’a beaucoup aidé à approfondir le sujet et j’ai décidé de me lancer dans l’achat d’une serre et d’un kit d’aquaponie sur la boutique Aquaponie.

Et c’est parti pour décaisser le terrain, placer l’embase de la serre et tirer des câbles électriques pour alimenter la pompe.

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Petit conseil d’ami: vérifier que votre embase est parfaitement rectangulaire en mesurant les diagonales. Sur des serres bon marché en polycarbonate, la structure en alu n’est pas très rigide et toute erreur au départ coûte cher ensuite (croyez moi sur parole, j’ai expérimenté 🙂 )

Étape suivante: montage de la serre et insertion de la cuve IBC dans le trou réservé. La cavité mesure 1,2m*1m*0,7m, plus la marge pour descendre la cuve. Si vous avez comme moi un terrain avec de grosses pierres, armez-vous d’un perforateur sinon c’est très compliqué. Ce travail de terrassement est nécessaire car il permet de tempérer l’eau des poissons avec la température du sol et de gagner de la place pour poser son bac de culture dessus. La hauteur dans une serre n’est pas énorme et les concombres ou tomates ne demandent qu’à grimper 🙂

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Pour finir, mise en place du bac de culture en plaçant dedans un substrat composé de billes d’argiles nettoyées préalablement à l’eau pour ne pas avoir trop de résidus au fond. J’ai placé le filtre à tourbillon derrière la cuve, on peut voir le filtre UV qui tue les algues et l’eau qui retourne dans le bac de culture en passant par des mousses qui filtrent les impuretés.

DSC08953_resizeJ’ai ensuite cyclé le système pour développer les bactéries nitrifiantes et ainsi avoir un cycle d’azote opérationnel (comme en aquariophilie). Installation d’un thermomètre dans l’eau et ajout de fruits, herbes et légumes (menthe, ciboulette, basilic, salades, concombres, fraises, courgettes, aubergines et poivrons). Vous aurez noté la présence du syphon cloche au centre du bac. C’est un système mécanique qui permet de vider l’eau du bac de culture qui retourne ainsi purifié vers les poissons (créant ainsi un système de marée dans le bac de culture). L’eau remonte grâce à une pompe immergée dans le bac de poissons, passe par le filtre UV (tuyau noir à droite du baril bleu), rentre dans le filtre à tourbillon et retourne vers les légumes.

Ensuite, on attend et ça pousse. Mais alors ça pousse !!! Palissage des concombres pour gagner de la surface de culture. Au total j’en récolterai 5kg, ils ont adoré l’aquaponie.

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Concombres et menthe sont les deux grands gagnants de l’été avec des Mojitos du tonnerre !
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J’ai ensuite planté des tomates (cerises et poires) qui ont bien donné. Pendant l’été, je me suis posé des questions sur la manière d’optimiser la surface de culture qui reste très modeste (1,2 m2). Planter des légumes qui poussent en hauteur est une solution (tomates, concombres, pois rames, haricots rames, etc.) mais on est quand même vite limité. Ma serre ayant une surface de 9m2, il a fallu trouver des solutions innovantes. Et la lumière apparue: les tours ZipGrow !

Après quelques échanges par mail, j’ai acheté un kit sur mesure chez BoutiqueAquaponie.com avec 4 demi-tours ZipGrow. J’ai placé la nouvelle pompe dans le bac à poissons, monté la structure en métal, vissé la gouttière, positionné le retour de l’eau dans le bac et zou !!!

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Et là c’est le choc 🙂 L’agriculture verticale, c’est le top ! Tout est à hauteur pour surveiller et récolter, les tours sont amovibles facilement pour garnir les végétaux, ça pousse encore plus vite que dans le bac (comparaison avec les mêmes plants de salades), les limaces arrêtent de se servir copieusement dans votre garde-manger, que du bonheur !

Du coup j’ai recommandé un deuxième kit sur mesure que j’ai couplé au premier pour l’arrivée d’eau. Cette fois il fait 2m de long (le double du premier) et j’ai enterré le retour d’eau pour ne pas avoir à enjamber des tuyaux.
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Et nous voilà rendu en novembre. Quelques tomates rougissent encore, les salades et ciboulette sont encore à plein rendement mais je crois que les fraises ne muriront pas 🙂

Le bilan est extrêmement positif. J’ai réussi à créer un petit écosystème très sympa qui me donne beaucoup de plaisir. Récolter ses légumes, nourrir les poissons, pour moi qui n’ai jamais rien fait pousser dans ma vie, c’est une expérience unique.  Les carpes et tanches sont heureuses dans leur bac (enfin j’espère) et l’hiver s’approche doucement avec les premières neiges.

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Bon ben voilà, j’en ai terminé du petit résumé imagé de mes débuts en aquaponie. C’est une aventure formidable, j’ai beaucoup appris et je suis persuadé que coupler aquaponie et culture verticale a un avenir prometteur. C’est du plaisir, de la productivité pour un investissement minime en temps.

J’aurais bien d’autres choses à vous raconter, comme par exemple les erreurs à ne pas commettre où les procédures que j’ai mises en place pour optimiser mon temps dans l’entretien et la surveillance du système. Pour que la belle aventure de l’aquaponie démarre réellement en France comme c’est déjà le cas aux USA et en Australie, je vous invite à laisser plein de commentaires qui me motiveront à vous raconter la suite.

Cheers

A propos de l'auteur :

2 commentaires sur “Mes débuts en aquaponie

  1. Cher Norbert,
    Je vous remercie sincèrement pour votre article fort enrichissant. Le printemps 2017 arrive vite et j’ai quelques questions avant de me lancer à mon tour :
    * Est-ce que vous avez rencontré des difficultés pour la culture de vos végétaux?
    * Pensez-vous qu’un néophyte comme moi puisse réussir à cultiver dès le départ des tomates et des truites ou est-ce que je dois premièrement commencer par des poissons solides comme les carpes et des plantes peu gourmandes comme les légumes à feuilles?

    Merci pour votre aide et bravo pour votre initiative de partage.

    Jacques Chaufond

  2. Bonjour Jacques,

    Merci pour vos encouragements 🙂

    J’ai rencontré des difficultés mais elles ne sont pas liées à l’aquaponie mais à ma méconnaissance de l’horticulture: des salades qui ne poussent pas l’été car il fait trop chaud, des plants de jeunes salades non protégés qui sont mangés par des limaces, du basilic non taillé qui monte en graine, des courgettes non pollenisées que j’aurais du polleniser à la main, etc. Pour l’année prochaine je respecterai plus les cycles naturels et je me renseignerai plus sur les bonnes pratiques de jardinage au sens large.

    Je n’ai eu aucun problème avec les tomates, il faut bien les tutorer et couper les gourmands. Sur les forums Américains, certains déconseillent la tomate car les racines colonisent le bac de culture empêchant les autres végétaux de pousser. Je n’ai rien constater de tel.

    Concernant les truites, le site de Gregory Biton donne de nombreux conseils utiles. C’est un poisson qui a besoin d’une eau de bonne qualité. Attention aux températures, la truite survie rarement l’été car la température de l’eau dépasse les 25 degrés. En général les gens introduisent les alevins après l’été et mangent leurs truites aux alentours de mai. Mais ce n’est pas une règle général, cela dépend de l’endroit où vous vivez et de la température de l’eau. Personnellement, j’ai opté pour des tanches qui supportent des écarts de température plus importants.

    Pour les végétaux, je conseille de démarrer avec des choses simples: salades, basilic, persil, ciboulette, etc. Si ça ne pousse pas, c’est que votre système a un problème. Une fois que le système est bien stable (PH, ammonium, nitrite, nitrate), on peut faire pousser plus de végétaux différents en faisant attention aux carences car certains légumes demandent beaucoup de nutriments. Personnellement, j’ai ajouté beaucoup de Fer pour que mes fraises ne soient pas carencés (début de décoloration des feuilles).

    En espérant que cela vous aide,
    Cdt

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